Phares & Cornes à Brumes 

 

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Histoires de phares :

            La construction de l’Armen

            Les drames de l’Armen

            La destruction du phare Ile de Sein

            Les mutilés de la Vieille  

 

 

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Un hommage particulier doit être rendu aux veilleurs. Courageux, travailleurs acharnés, ils sont les gardiens du phare autant que de la mer et des rochers.

 

Ils restent les gardiens de la vie de tous les marins.

  Archive Ronan THYMEUR - La Vieille

Le nom officiel de leur profession est, au XXIème  siècle : " Electromécanicien de phare ". Leur priorité est, et doit toujours rester, La Lumière, puissant faisceau lançant son lent tourniquet dans la nuit. Cette lumière sera toujours présente pour conjurer le mauvais temps, protéger les navigateurs et tenir chaud au cœur des vrais marins.

 

Ils travaillent sur place, pendant quinze à vingt jours suivant les phares, en compagnie d’un, où plus rarement de deux collègues. Il faut alors se supporter, travailler de concert et se respecter pour que tout se passe bien. Un gardien de phare, surtout en pleine mer, n’oublie jamais que son salut peut dépendre de son compagnon.

  Archive Ronan THYMEUR - La Vieille

Les phares étant pour la plupart automatisés, des contrôles sont effectués pour suppléer la mécanique en cas de défaut de celle-ci. Ils restent également des lieux de mesures météorologiques. Ils s’allument et s’éteignent grâce à un système de capteurs photosensibles à la lumière du jour. Cependant, ils n’assurent plus pour les marins la certitude d’avoir la présence rassurante des gardiens à leurs côtés.

 

Pour devenir gardien de phare, les " Phares et Balises " recherchaient à l’époque des hommes capables de supporter la solitude et une vie plus draconienne encore que celle d’un moine en cellule, sobre, sans futilité, et basée sur le travail.

 

Aucune connaissance particulière n’était demandée, hormis de savoir lire, écrire, compter et travailler sur une vie réglée par quart comme sur un navire. Le travail s’apprenait sur le tas : allumer et éteindre la lampe, nettoyer les réflecteurs paraboliques, entretenir la chambre de veille, remplacer les vitres qui étaient brisées par les coups de butoir des vagues déchaînées, veiller sur le système de rotation actionné par des poids extrêmement lourds à remonter jusqu’à trois fois dans la nuit, remplir le journal du phare et lancer manuellement la corne à brume suivant le temps. A cela s’ajoutait les tâches quotidiennes de la cuisine, du ménage et de la lessive. Les phares étaient réputés pour être d’une propreté exemplaire, des parquets superbement cirés en passant par les cuivres étincelants. Et tout cela en montant et descendant quotidiennement des centaines de marches, ce qui en soit n’est pas un travail, mais qui demande un temps et une énergie considérable. Les loisirs étaient occupés à du petit bricolage, de l’écriture ou des activités artistiques.  Les deux « maladies » du gardien de phare de l’époque étaient les poumons attaqués aux vapeurs de mercure et les brûlures de la peau au pétrole enflammé.

 Archive Ronan THYMEUR - La Vieille

De nos jours, les veilleurs du feu sont des techniciens qualifiés, hautement spécialisés dans leurs formations comme dans leurs pratiques et leurs savoirs-faire. Ils doivent comprendre et savoir manier les mathématiques, le dessin industriel, les moteurs diesel, la mécanique, l’électricité, l’électronique, les compresseurs, la radio, l’informatique, les multimédia et les lectures météorologiques. A l’aide de récepteurs GPS (Global Positioning System) permettant de déterminer les positions géographiques, ils surveillent la réception des satellites et le calcul des latitudes et longitudes afin d’avertir le service des Affaires Maritimes au moindre écart.

 

Que ce soit à l’époque de nos ancêtres ou de nos jours, le métier de gardien de phare ne peut cependant être pratiqué par n’importe qui. La mer ne s’apprend pas dans des livres, ni en belles paroles. Pour être veilleur de la nuit, il faut avoir la mer dans la peau, la respirer, la craindre et la respecter. Il faut la connaître et être humble devant elle. Il faut lui laisser sa force et ne lutter contre elle que pour tenir allumer le feu, coûte que coûte, quelques soient les conditions et les situations.

 

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